J'ai longtemps hésité avant d'écrire cet article car loin de moi l'idée d'écrire un énième article sur Black Swan , le dernier film de Darren Aronofsky.
Pas envie de commencer par un impersonnel synopsis...
Ce film je ne l'ai pas attendu, il est venu me chercher.
Bien sur, la bande annonce m'avait intrigué car en tant que "danseuse" , les premières notes du célèbre ballet Le Lac des cygnes réveillent en moi l'envie de quelques sauts de chats.
Non, je n'ai pas envie que mon article ressemble à tous les autres sur ce film...
Je veux qu'il vous transperce autant que moi je l'ai été.
Première fois pour moi qu'en sortant d'un film j'ai envie d'écrire, d'écrire au réalisateur pour lui dire à quel point j'ai aimé, à quel point cette Nina je la comprends et j'ai été dans ses tripes et ça en parti grâce à ce sublime scénario et ces passages caméra à la main.
Fin du film, je ne bouge pas de mon siège, je fixe le générique en essayant de retenir le film, juste par le regard, en quelques secondes essayer de digérer tout ce que je viens de voir.
Je sens que toute cette émotion va sortir, pas une larme ni une gène durant le film mais là tout doit sortir et mes larmes coulent... après le film.
Il a compris lui aussi, m'a regardé et a senti au fond de lui que cette Nina, cette Swan Queen elle me ressemble.
Cette dualité, c'est exactement ce que j'évoque quand je parle de mon mal être. Cette personne que l'on essaye d'être pour faire face au monde, cette recherche de la perfection... pour faire plaisir, pour faire du bien... alors que l'on nous ne demande rien mais c'est une rigueur que l'on s'impose et que l'on ne voit même plus au final.
Mais au fond de soi: il est là, on ne peut pas toujours le cacher, ce mal qui vous ronge et vous fait parfois perdre la tête... être parfaite pour qui? pour quoi? Personne ne vous attends mais pourtant c'est ainsi.
Ce sentiment de devoir se battre contre un autre soi mais qui au final fait partie de nous, on ne sait plus toujours qui on est, ce que l'on veux et on s'y perd.
Se regarder dans un miroir... et se faire face.... accepter qu'au fond toutes ces facettes ne font qu'une et seule personne, celle que l'on est et il qu'il faut vivre avec et apprendre à s'apprivoiser. Il est parfois bien dur et déconcertant de ne plus toujours savoir qui on est mais les autres sont parfois bien utiles pour vous le rappeler. (Merci^^)
Ce cygne blanc et ce cygne noir je les ressent, je n'ai bien sur pas cette noirceur mais j'ai ce côté qui me fait perdre la tête, m'enferme dans une prison dont je consolide moi même les barreaux mais m'oblige à devoir me battre pour vaincre cette envie de toujours vouloir tout contrôler et être parfaite.
Pourquoi je fais ca? Je ne sais pas vraiment, je ne me souviens plus mais j'ai toujours ressenti ce besoin de reconnaissance vis à vis de mes parents, des autres, de vouloir qu'ils soient fiers de moi et surtout qu'ils me le disent.
Nina elle a été élevé dans cette quête de perfection et pour ce rôle qu'elle envisage c'est justement cela qu'on lui reproche mais Nina elle ne sait pas et elle a juste besoin qu'on lui apprenne, qu'on lui montre. C'est étrange c'est justement ce que l'on me reprochait il y a peu: être trop gentille! C'est étrange, non? Mais par cela j'ai compris qu'il voulait me dire que c'était une manière de ne pas s'occuper de moi, de prendre le temps de m'écouter et de penser juste à moi de temps en temps...
Avoir dût grandir trop vite par les épreuves de la vie et avoir très rapidement pris mes pairs sous mes ailes et maintenant l'envie qu'a mon tour une grande paire d'ailes bien duveteuses me recouvre et me rassure pour que je puisse être juste moi, juste l'équilibre entre tout ce qui me caractérise.
Alors juste MERCI, Darren Aronofsky d'avoir su me toucher, d'avoir pu lui montrer à quel point je peux souffrir parfois d'être comme cela, de m'avoir permis de de me sentir plus légère.
Étrange sensation en sortant du film, besoin d'aller dans les toilettes du cinéma juste pour me regarder dans la glace, non pas pour observer mon reflet mais pour me regarder moi, Charlotte, dans les yeux et m'entrevoir...
Le combat, MON combat continue^^
Sinon voilà le synopsis du film:
"Nina est ballerine au sein du très prestigieux New York City Ballet. Sa vie, comme celle de toutes ses consœurs, est entièrement vouée à la danse. Elle est prête à tout pour obtenir le rôle principal du Lac des cygnes que dirige l'ambigu Thomas Leroy. Mais elle se trouve bientôt confrontée à la belle et sensuelle nouvelle recrue, Lily. Alors que la rivalité entre les deux jeunes femmes se mue peu à peu en une amitié perverse, Nina découvre, de plus en plus fascinée, son côté sombre. Elle est bientôt en proie à des hallucinations. Est-elle victime de son esprit tourmenté ou bien d'un complot?"
Un vrai film porté par des rôles féminins très présents: bien évidemment Natalie Portman qui porte le film sur ses épaules et dont le jeu d'acteur n'est plus à douter, Winona Ryder en danseuse étoile jalouse mise à la retraite, Barbara Hershey en mère inquiétante et sur-protectrice qui enferme sa fille dans un rôle de petite fille parfaite et Mila Kunis en double tout aussi dérangeant. Il est à remarqué le grand rôle masculin tenu par un Vincent Cassel très sensuel et plus que convaincant.
Vous l'aurez compris: un film à voir et à revoir mais à ne pas confier entre toutes les mains...
